Le 5 septembre 2012, nous gagnâmes Cherchell par la nouvelle autoroute, juste ouverte (et ne figurant même pas en construction sur la carte Michelin n°743 de 2012...). Nous la quittâmes avant Castiglione de façon à passer au Tombeau de la Chrétienne, vu en 2004 et 2007 (Photos 2007 avec Tipaza1), puis emprunter la corniche de Chenoua, aujourd'hui très décevante tant les constructions anarchiques gagnent partout du terrain sur la côte, jusqu'à Cherchell. J'étais déjà venu à Cherchell en juin 2004 (Photos), mais pour une visite rapide du port et de la place avec l'ancienne église. La visite ce jour là fut plus complète, bien que rapide, au détriment de Tipaza que je visitai plus à fond en 2004 et 2007 (Photos 2007-Tipaza1 et Tipaza2). Après un dîner très copieux à Tipaza, nous rejoignîmes le Sheraton de Staoueli où nous attendait Hachemi, le frère de Rabih, pour nous enchanter de ses chansons, près de la piscine de l'hôtel.
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Cherchell existait déjà au VIème siècle avant J.-C., avant de devenir, au IVème siècle, la IOL des Phéniciens. Ce fut une ville considérable et une grande place de commerce. IOL devint capitale par la volonté de Bocchus, roi des Maures, au temps de César. Son successeur ayant pris parti pour Pompée dans la guerre civile se tua après la défaite. Son jeune fils fut élevé à Rome. Après s'être assuré de sa docilité, on en fit, sous le nom de Juba II, un roi de la Mauritanie Césarienne. On lui fit épouser la fille de Cléopâtre, une captive qui avait été elle aussi élevée à Rome. Ces descendants d'ennemis f
urent de fidèles sujets. Juba voulut faire de Césarée non une ville africaine, mais une cité gréco-romaine. Il la peupla de nombreuses statues et de monuments, comme le théâtre. Après lui, Rome annexa la Mauritanie, et Césarée devint une colonie administrée par des procurateurs qui achevèrent l'oeuvre d'embellissement du roi Juba. Au IVème siècle après J.-C., elle fut quasi détruite, mais son prestige survécut et elle reçut la visite de Saint-Augustin en 418. Puis elle passa aux mains des maîtres successifs du pays. Elle fut occupée par les Français avec le maréchal Valée en 1840. En 1960 la ville comptait 17.120 habitants, dont 2.350 européens (13,73%). Aujourd'hui elle dépasse les 50.000 âmes. Plus de détails avec des extraits des guide bleu Hachette 1955 et guide Michelin 1956 ci-dessous avant cartes et photos.

A gauche de la route du littoral apparaît, de très loin, à une altitude de 260 mètres, comme une meule de foin, le Tombeau de la Chrétienne ou Mausolée Royal de Maurétanie. La date de construction et la fonction réelle de ce monument ne sont pas connues avec certitude. Ce serait un mausolée royal datant de l'époque maurétanienne, Ier ou IIème siècle avant J.-C., peut-être construit par Bocchus, antérieurement à la domination romaine sur l'Afrique du Nord, ou un tombeau punique datant du Ier siècle après J.-C., peut-être construit par Juba II. Ce tumulus de 80.000 m3 mesure 60,9 mètres de diamètre et 32,4 mètres de hauteur. La partie cylindrique est ornée de 60 colonnes. Cette partie est décorée de quatre fausses portes, aux quatre points cardinaux, avec en leur centre des moulures disposées en croix. Cet ornement a justifié le nom traditionnel de Tombeau de la Chrétienne. A la demande de Napoléon III, des fouilles furent entreprises dès 1865 et révélèrent une entrée aboutissant, après un couloir en spirale, à deux chambres vides. Après le tour du Tombeau, quelques vues de la Mitidja, de Montebello (2.742 habitants en 1960, dont 126 européens, 11.062 habitants en 2008), ou d'anciens chais.