La promenade débute par la rue de la Lyre toujours aussi encombrée (marché place de la Lyre, au-dessus de l'opéra) pour descendre doucement jusqu'à l'ex-Cathédrale et aux nombreux bâtiments alentours: Palais d'hiver (j'ai de ce fait ajouté une vue de 2004 montrant ce palais, ainsi qu'une autre du chevet et du clocher de la cathédrale), archevêché, bibliothèque municipale. Après un détour par la rue Bab-el-Oued et l'ex-église Notre-Dame-des-Victoires, retour par la rue Bab-Azoun et la rue Charles Aboulker (temple protestant et marché de la place de Chartres) vers les Tournants-Rovigo.
J'étais déjà venu dans ce quartier que je ne connaissais pas, en 2004, pour deux anciens du CTA (Hervé et James) qui y habitèrent. J'ai poussé cette fois la visite jusqu'au square Montpensier et au haut du boulevard Gambetta. Mes photos sont complétées par quelques vues proposées par Monique. Les deux extraits de plan sont de Pierre VRILLON, édition d'octobre 1958. Auparavant, je liste rapidement les principaux bâtiments rencontrés avec leur historique, ainsi que celui de quelques rues.
Retour au sommaire "mes voyages" ou au sommaire général.

Ci-joint, extrait d'un
plan de la ville en 1870. Les Tournants, comme le boulevard Gambetta, ne sont pas encore construits.
- Rue de la Lyre: La rue, en pente douce, fut percée entre 1859 et 1862 à l'intérieur du tissu de l'ancienne ville ottomane, et permit la réalisation d'un axe rectiligne bordé d'arcades sur une longueur d'environ quatre cents mètres entre le premier tournant de la rue Rovigo, et la place Malakoff (Cardinal-Lavigerie). L'escalier derrière l'Opéra menant à la place de la Lyre a été construit en 1880.
- Cathédrale Saint-Philippe: Le Grand Mufti d'Alger, devant les chefs religieux musulmans de l'époque, autorisa le Duc de Rovigo à édifier la première église d'Alger dans une des mosquées de la ville. La mosquée Ketchaoua, dite aussi mosquée de HASSAN, Pacha qui l'avait fait construire en 1791, devint donc le premier lieu de culte d'Alger, fut bénie solennellement le 24 février 1832, et fut surmontée d'une croix en 1840. Plus tard l'église fut élevée au rang de Cathédrale sous le vocable de Saint-Philippe. Devenue trop petite, on en démolit la moitié et on reconstruisit à partir de 1842 cette partie en l'agrandissant. Les travaux traînèrent jusqu'en 1860, menés par les architectes diocésains Harou ROMAIN puis Jean-Baptiste FERAUD (1815-1884). C'est Albert BALLU (Paris, 1849-1939), autre architecte diocésain qui termina travaux et décoration en 1890. La façade se compose d'un portique à 3 arcades, en haut d'un escalier monumental, flanqué de 2 tours. L'ensemble a voulu s'inspirer de l'architecture mauresque. Classée en 1908, elle retrouvera en 1962 son affectation originelle de mosquée Ketchaoua.
- Palais d'Hiver (ou Palais Bruce): C'est le Dar-Hassan-Pacha, construit en 1791, défiguré par les aménagements modernes commencés en 1839. La façade sur la place est l'oeuvre du Génie Militaire et de Pierre-Auguste GUIAUCHAIN, 1806-Alger 1875). Il servit de résidence d'hiver pour le gouverneur jusqu'en 1930 avant d'abriter des services administratifs (Sécurité sociale, Institut d'études islamiques).
- Archevêché: Il faisait partie de la Djenina, le palais du Dey, datant probablement de 1550, réaménagé et transformé en 1716. Le palais fut détruit par un incendie en 1844, et démoli en 1856 à l'exception de cette demeure d'Aziza fille de l'un des deys d'Alger. Dar-Aziza-Bent-el-Bey devint en 1838 la résidence de l'évêque, puis l'archevêché, classée Monument Historique dès 1887.
- Bibliothèque Municipale: La bibliothèque (Municipale puis Nationale) s'installa de 1862 à 1948 dans cette ancienne demeure particulière de Mustapha-Pacha qui la fit construire à partir de 1798.
- Notre-Dame-des-Victoires: C'est l'ancienne mosquée bâtie en 1623 par Ali-Bitchnin (Piccinini), renégat italien, corsaire, amiral des galères et chef des reïs. Elle servit de pharmacie à l'armée française en 1830 avant d'être affectée au culte chrétien en 1843. Redevenue mosquée en 1962, elle est en restauration depuis 1988.
- Rue Bab-el-Oued: Percement dès 1832, alignement et transformation en rue européenne de 1837 à 1840.
- Temple Protestant: Les premières maisons autour de la place de Chartres, tracée dès 1832, occupée par le Marché, datent de 1843. Le Temple, rue du Docteur Charles-Aboulker, fut construit en 1845 (Pierre-Auguste GUIAUCHAIN, 1806-Alger 1875) pour l'Eglise protestante unie d'Algérie (Portique surmonté d'un fronton soutenu par quatre colonnes d'ordre toscan).
Tournants Rovigo: Le tracé de la rue Rovigo fut fait dès 1832. Pour en savoir et en voir plus sur les Tournants, vous pouvez visiter le site de Hervé CUESTA; http://tournantsrovigo.free.fr (Photos d'avant 1962).
- Boulevard Gambetta: Le tracé du boulevard des Centaures, sur le ravin du même nom, fut établi par Charles Frédéric CHASSERIAU (1802-1896) en 1868, et le futur boulevard Gambetta fut réalisé en 1880.
Quelques vues complémentaires proposées par Monique JAILLOT-AUDOUY, du bâtiment des anciens combattants (96 rue Rovigo), de l'école maternelle (101 rue Rovigo), et de la rue Dupuch, faites en octobre 2007 (ou 2005 si signalé sur la photo)..