Le boulevard Baudin est bordé à gauche, en venant de la Grande Poste, d'immeubles édifiés à l'occasion du Centenaire (1930): La Maison des Etudiants, la Maison de l'Agriculture (ex-Maison du Colon), la Direction de la Sécurité Nationale, le Service des Mines et des Ponts-et-Chaussées. Ces immeubles remplacèrent le Lazaret (Contrôle sanitaire et isolement des voyageurs susceptibles de maladies contagieuses) visible sur la carte ci-jointe datant de 1912.
- Le premier immeuble, au n°2, abritait la Direction de l'Aéronautique Civile, et les Consulats du Guatemala et de la Yougoslavie.
- Le deuxième, au n°4, abritait la Banque de l'Algérie.
- Aux n° 6 et 8 on trouvait l'Agence de Voyages Internationaux, Algérie Express Transport, la Banque d'Algérie et de Tunisie...
- Le n°10 abritait la Maison des Etudiants et le Centre Universitaire de Documentation.
- Le n°12 accueillait la Maison de l'Agriculture, ainsi que la Direction des Services Agricoles, le Crédit Central Agricole, la Caisse Algérienne de Crédit Agricol Mutuel, la Caisse d'Epargne Municipale, la Caisse des prêts agricoles, ainsi que l'entreprise PERRET.
- Au 14, Le Commissariat Central avec les services centraux de la police et la police judiciaire, ainsi que les Ponts-et-Chaussées-et-Mines.
Sur le côté "impair" on trouvait:
- Aux 9 et 11, la Société Générale,
- Au 17, la Banque Industrielle de l'Afrique du Nord,
- Au 19, la BNCI,
- Au 23, le Comité des Sports, la Ligue d'Alger d'athlétisme et la Ligue d'Alger de la Fédération Française du Foot-ball.
Quelques informations sur les immeubles:
- Banque de l'Algérie (au n°2): Immeuble réalisé en 1935 par l'architecte Gustave UMBDENSTOCK (Colmar,1866- Paris,1940), associé à L. PIERRE-MARIE.
- Maison des Etudiants: Oeuvre de Charles-Henri MONTALAND (Lyon,1871- ? ) qui abandonna le style néomauresque pour un registre plus moderne en 1933. Le projet fut soutenu par Paul ROBERT (Orléansville,1910-Mougins,1980), alors Président de l'AG des Etudiants, qui dirigea la rédaction d'un dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française entre 1953 et 1964, et du Petit Robert (1967)
- Maison de l'Agriculture: Oeuvre de Jacques GUIAUCHAIN (Alger,1884-1960), entre 1929 et 1932, en association avec les frères PERRET installés à Alger du début des années trente au début des années cinquante.
Trafic sur le boulevard: Celui-ci vit passer 22.355 véhicules par jour en 1956 et 40.646 en 1959, soit une augmentation de 82% en trois ans pour cette artère la plus fréquentée d'Alger après la Route Moutonnière.
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"Le quartier de l'Agha tire son nom (Zebboudj El Agha, les oliviers de l'Agha) de ce qu'au temps des Turcs c'était là que se rassemblaient les troupes, sous le commandement de l'Agha, avant de partir en campagne: Ce fut ensuite le camp d'Isly." Guide Bleu 1955. Du carrefour rayonnent de nombreuses voies: Dans le sens horaire depuis le boulevard Baudin, la rampe Frédéric-Chasseriau (qui conduit au port et à la route Moutonnière), l'avenue de la Gare (de l'Agha) avec la boutique de LAROUI, la rue Sadi-Carnot (qui va se prolonger durant plusieurs kilomètres, de l'Agha et du Champ-de-Manoeuvre à Hussein-Dey), la rue Clauzel (marché réputé pour la qualité de ses poissons, un peu plus loin, chevet de l'église Saint-Charles), la rue Richelieu (venant de la rue Michelet), la rue Warnier (piétonne et commerçante, couverte en partie, pour rejoindre la place Lyautey et ses passages souterrains) et la rue Charras (pour rejoindre la rue Charles-Péguy).
Le "Maurétania": L'immeuble de 12 étages du côté du hall de l'aérogare d'Air-France, et de 16 étages du côté de la mer et de la gare de l'Agha fut ma dernière vision de la ville. C'est Georges BIZE (né à Paris en 1920) qui obtint la commande, associé à Jacques DUCOLLET (Orléansville, 1919-Nice, 1998), réalisation entre 1952 et 1955. Ces deux associés réalisèrent aussi, entre autres, l'école de Diar-el-Mahçoul en 1957. Sur l'avenue de la Gare se trouve également la boutique de M. LAROUI, visitée en 2005, et dont j'ai revu avec plaisir le fils en 2007. Il possède des cartes extraordinaires de La Redoute, avec l'église Sainte-Anne dans son quartier, cartes introuvables, et hélas pas à vendre: Elles font partie de sa collection personnelle.
Sainte-Marie-Saint-Charles de l'Agha, entre les rues Clauzel et Denfert-Rochereau, fut l'une des plus grandes et des plus riches églises d'Alger. Elle est due à la générosité de Madame De TERWANGE qui offrit le terrain. La pose de la première pierre eut lieu le 21 mai 1894, et l'église, de style byzantin, fut consacrée en 1896. Une souscription fut ouverte en 1931 pour l'érection d'un clocher et l'achat de cloches. Ses grandes orgues datent de 1935.
